Webinaire - Peuples autochtones, droit et justice
En accédant à la tribune des Nations unies, les peuples autochtones ont su, depuis maintenant cinquante ans, nous interroger sur ce que nous pensions être intangible.
Marqués par un passé colonial qui ne peut passer, leur capacité à subsister en dépit des diverses tentatives d’assimilation entreprises à leur égard vient perturber l’idéal positiviste de l’Etat souverain tel que l’ordre juridique international avait pu le concevoir lors de l’établissement de la Société des Nations. Les portes de cette dernière étaient restées fermées lorsqu’en 1923, le chef Cayuga Deskaheh Levi General tenta de les franchir.
Les Etats d’alors prétendaient encore avoir le monopole dans l’établissement du Droit et de la Justice, les autochtones demeurant des objets de droit. Cent ans plus tard, force est de constater que les choses ont bien changé : partant d’une étude sur les discriminations subies par les populations autochtones, ces dernières ont su progressivement accéder au statut de peuple et pousser les Etats à l’adoption en 2007 d’une Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Désormais reconnus comme détenteur du droit à l’autodétermination, ils constituent des partenaires avec lesquels les Etats doivent composer : reconnaissance des juridicités autochtones, adoption d’un constitutionnalisme à horizon pluraliste voire même partage pur et simple de la souveraineté selon ce qui a pu être préconisé par l’Accord de Nouméa et revendiqué par les peuples autochtones d’Australie dans la déclaration d’Uluru.
Ces évolutions amènent à interroger les interactions existantes aujourd’hui entre autochtones et non-autochtones dans la détermination du Droit et de la Justice.
5 webinaires thématiques portant respectivement sur le pluralisme, l’intégration régionale, l’environnement, l’économie et le numérique et les services publics seront ainsi organisés au cours de l’année 2024, dans le cadre d’un partenariat entre l’IFJD, l’IE2IA (UPPA) et l’UMR DICE.
Cycle de webinaire en ligne
Ce cycle est coordonné par Zérah Brémond, maître de conférences en droit public à l’UPPA et chargé de projets « Peuples autochtones » à l’IFJD.
Séances à venir
- Autochtonie et Économie et Numérique - 16 octobre 2024
- Autochtonie et Service publics - 27 novembre 2024
Séances précédentes
Des thèmes atypiques et une approche originale
Les projets innovants sont des programmes de recherches courts (limités à 18 mois) pluridisciplinaires et qui traitent une question spécifique du point de vue de sa relation avec la Justice transitionnelle. Ils prolongent et enrichissent les activités précédemment menées par l’Institut. Ils sont choisis dans la perspective d’une répartition harmonieuse entre les thématiques abordées, mais aussi d’une analyse laissant une large place à la diversité géographique et la pluralité des mécanismes de Justice transitionnelle. Au-delà de leur contenu spécifique, ces projets sont conçus comme des instruments d’exploration et d’innovation intellectuelles et méthodologiques. Ils visent à étendre le champ des concepts liés à la Justice transitionnelle et de ce fait à dépasser ses bases classiques. Ils doivent également du point de vue formel témoigner d’une certaine audace associant des vecteurs classiques de diffusion (livre, articles ou colloques) à des formes plus interactives.