Mémoires de guerre – Espoirs de paix

juillet
2018
Du 01/07/2018 00:00 au 08/07/2018 00:00

Participants

Festival et Forum de Baigorri

Plaquette de présentation

Galerie photos

Le Festival du film documentaire et le forum public « Mémoires de guerre » se tenaient en parallèle de l’université d’été sur le thème « Processus de paix et Justice transitionnelle ». Toutes les projections étaient suivies de discussions.

La mémoire est un élément fondamental dans le processus de paix, à la suite d’une guerre. Elle est notamment gage de reconstitution de la vérité, d’éclaircissement des différentes responsabilités, de réparations adaptées pour les victimes et de garantie de non-répétition. Autant d’éléments primordiaux pour établir une paix durable.

Le recoupement des mémoires individuelles et l’émergence d’une mémoire commune permettent d’établir des responsabilités à différents niveaux : responsabilité individuelle et responsabilité collective, responsabilité des individus et responsabilité des personnes morales, responsabilité des personnes publiques et responsabilité des personnes privées. Ces chaînes de responsabilité permettent de retracer comment la violence a pu se développer et s’organiser et permet d’en conserver la trace. La mémoire joue alors un rôle de traceur et permet d’empêcher l’oubli des responsables. La clémence n’empêche pas le souvenir.

Ces histoires individuelles – tant du côté des victimes que des bourreaux – permettent souvent de reconstruire un passé partiellement occulté et d’identifier des dynamiques de violence parfois complexes. Matériau brut jouant un rôle multiple, la construction de la vérité officielle à travers le recoupement des histoires de chacun constituera le fondement des analyses historiques de demain. La construction de la mémoire y apparaît comme un instrument clé fondé sur des témoignages initiaux et non reconstitués.

Si les réparations matérielles ne sont pas exclues, l’une des premières revendications consiste à exiger qu’on se souvienne des victimes. Qu’il s’agisse de mesures symboliques, telles que les jours du souvenir ou l’érection de mémoriaux et de monuments, ou bien de projets d’ampleur tels que la construction de musées ou de lieux du souvenir, la mémoire est omniprésente dans les demandes des victimes et constitue une de leurs revendications premières. Cette forme de réparation est à la fois productrice d’un effet cathartique et représente l’une des premières phases de la reconstruction des victimes et de la société.

La construction de la paix impose une vigilance spécifique quant aux garanties de non-répétition. La réconciliation exige notamment l’élaboration et l’appropriation d’une mémoire commune. Si les régimes dictatoriaux peuvent bien sûr polariser la société et laisser de profondes cicatrices en son sein, les conflits accroissent les tensions et les antagonismes. L’importance quantitative et qualitative des violences commises exacerbe en effet les rancœurs et la haine entre les parties en présence. Elle génère, y compris parmi la population, une défiance et des valeurs difficiles à résorber. Durant le conflit, chaque camp s’est en outre raconté sa propre histoire, justifiant – de son point de vue – les affrontements, et s’est perçu comme la principale, voire comme la seule, victime. L’émergence et le recoupement des mémoires de guerre permettent de renouer le dialogue, entendre la vérité de l’autre, comprendre ses souffrances et ses motivations afin de reconstituer une histoire et une mémoire communes indispensables pour coexister et revivre ensemble.

La construction de la paix impose une vigilance spéci-fique quant aux garanties de non-répétition. La récon-ciliation exige notamment l’élaboration et l’appropriation d’une mémoire commune. Si les régimes dictatoriaux peuvent bien sûr polariser la société et laisser de pro-fondes cicatrices en son sein, les conflits accroissent les tensions et les antagonismes. L’importance quantitative et qualitative des violences commises exacerbe en effet les rancœurs et la haine entre les parties en présence. Elle génère, y compris parmi la population, une défiance et des valeurs difficiles à résorber. Durant le conflit, chaque camp s’est en outre raconté sa propre histoire, justifiant – de son point de vue – les affrontements, et s’est perçu comme la principale, voire com-me la seule, victime. L’émergence et le recoupement des mémoires de guerre permettent de renouer le dialogue, entendre la vérité de l’autre, comprendre ses souffrances et ses motivations afin de reconstituer une histoire et une mémoire communes indispensables pour coexister et revivre ensemble.

Un film de Christian Delage,
2006 (1h30)

Le 20 novembre 1945 commence, au palais de justice de Nuremberg, le premier procès intenté par une instance judiciaire internationale. Sur le banc des accusés, 24 res-ponsables politiques, militaires et économiques du IIIe Reich. Les audiences se succèdent pendant dix mois jusqu’aux condamnations prononcées contre la majorité des accusés. Ce film est un montage des principaux moments du procès qui place le spectateur au cœur des audiences, lui montre le déroulement de la procédure et analyse la façon dont la justice a appréhendé, à l’issue de la Secon-de Guerre mondiale, des crimes auxquels elle n’avait jamais été confrontée auparavant.

Un film de Zabou Carrière,
Jean-Baptiste Delpias et Taina Tervonen, 2012 (52 minutes)

Mai 1992, début de la guerre en Bosnie. L’école du village de Trnopolje devient un camp où transiteront 25 000 personnes, tou-tes non serbes. Vingt ans après, l’école est à nouveau une école, avec des élèves serbes et bos-niaques. Que reste-t-il de l’histoire du camp ?

Un film de Juan José Lozano et Hollman Morris, 2012 (1h25)

En Colombie pendant 10 ans, des groupes paramilitaires proches du pouvoir, prétextant la lutte contre les FARC, ont semé la terreur dans des centaines de villages, violant, torturant et parfois dépeçant des milliers d’hommes, femmes et en-fants. 40 chefs paramilitaires sont jugés dans un processus appelé « Justice et Paix », tandis que des centaines de familles de victimes attendent la vérité. La société et le pouvoir colombiens seront-ils capa-bles d’entendre cette vérité ?

Un film d’Alfredo Torrescalles, 2017 (2h03)

Depuis son indépendance en 1960, la République centrafricaine connaît des cycles de violences. La dernière crise de 2013 a conduit le pays au bord du chaos : État très affaibli, société en confrontation avec elle-même, climat de violence et d’impu-nité. Quelles sont les raisons pro-fondes de cette crise permanente et quels sont les intérêts et rôles des États tiers ? Que pensent les Centrafricains de cette situation et quelles sont leurs stratégies de survie ? Si le conflit récent est pré-senté comme un affrontement entre Chrétiens et Musulmans, il semble en réalité avoir des racines politi-ques, économiques et sociales no-tamment liées aux importantes res-sources naturelles de la Centra-frique. Le documentaire réunit de nombreux témoignages émanant d’horizons géographiques et soci-aux divers. Il donne à entendre la voix du peuple, ainsi que les points de vue des différents acteurs du conflit.

Un film de Jude Ratman,
2017 (1h34)

Sri Lanka, 1983, Jude Ratnam a cinq ans. Il fuit à bord d’un train rouge les massacres perpétrés contre les Tamouls par une partie de la population cinghalaise, avec la complicité des autorités. Aujour-d’hui, réalisateur, Jude parcourt à nouveau son pays du sud au nord. Face à lui défilent les traces de la violence de 26 ans d’une guerre qui a fait basculer le combat pour la liberté de la minorité tamoule dans un terrorisme autodestructeur. En convoquant les souvenirs enfouis de ses compatriotes ayant appar-tenu pour la plupart à des groupes militants, dont les Tigres Tamouls, il propose de surmonter la colère et ouvre la voie à une possible récon-ciliation.

Un film de Nabil Ayouch,
2011 (1h25)

Nabil Ayouch est parti à la rencontre de réfugiés palestiniens âgés, vivant dans des camps au Liban depuis 1948. Il a proposé à de jeunes Israéliens, résidant aujourd’hui dans leurs villages, ces témoignages d’une histoire jamais apprise. Le documentaire est le reflet de ce dialogue, mené à distance, entre des Palestiniens ayant tout perdu et des Israéliens tentant de retrouver une mémoire. Ils ont en commun une terre et un avenir dont ils dessinent les contours.

Un film de Natalia Orozco,
2016 (1h)

Le 26 septembre 2016, le dirigeant colombien et les chefs de la guérilla signaient un accord historique mettant fin à plus d’un demi-siècle d’un conflit qui a martyrisé le pays, au prix de millions de victimes assassinées, enlevées ou dépla-cées. Rejeté de peu par une popu-lation tiraillée entre espoir, épui-sement et rancœur, cet accord de paix, remanié, a été définitivement adopté par le Congrès fin novembre 2016. Mais comment tourne-t-on une page aussi sombre ? Comment punir les criminels, et prendre en compte la souffrance des victimes, sans compromettre la paix ? Quelle place accorder dans la société et la vie politique à ceux qui ont pris les armes ? Le documentaire suit, dans les coulisses, l’ensemble de ces négociations.