Femmes et Justice transitionnelle

juillet
2016
Du 03/07/2016 09:00 au 10/07/2016 20:30
26

Participants

Université d'été

Plaquette de présentation

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Cette troisième université d’été a été l’occasion d’abordé la question de la particularité des violences subies et commises par les femmes et d’illustré la complexité qui caractérise le champ de la Justice transitionnelle. Ces questionnements sont fondamentaux pour les femmes, les hommes et leur vivre-ensemble, ainsi que pour l’explication et la compréhension des mécanismes de Justice transitionnelle. L’édition 2016 avait ainsi pour thème « Femmes et Justice transitionnelle« . 

Les femmes sont trop souvent et rapidement associées à la figure de la victime dans des contextes de violences extrêmes, de guerre civile ou d’exercice d’un régime autoritaire. Cette assimilation repose sur la réalité des violences subies par les populations dites vulnérables dont les femmes sont supposées faire partie. Cette fragilité présumée interroge. Elle pose également la question de l’existence des « femmes » en tant que catégorie les englobant toutes de la petite fille à la vieille dame en incluant la jeune femme et la mère, toutes zones géographiques confondues. Cette typification des victimes fondée sur leur féminité est-elle justifiée et, si oui, par quels critères ? Résident-ils dans les particularités physiques des femmes, les structures sociales pesant sur elles, les formes de violence exercées à leur encontre et/ou leur motivation ? Ces critères agissent-ils spécifiquement en périodes de crises ? Que disent-ils de la masculinité et des relations entre les sexes ? Si elle surgit spontanément, la question des violences commises à l’égard des femmes est en réalité complexe.

La commission d’exactions par les femmes est un phénomène bien moins étudié. Féminité et violence sont en effet bien souvent perçues comme un oxymore dans l’inconscient collectif et parfois scientifique. À l’occasion des grands procès de la Justice pénale internationale, il a pourtant été prouvé que les femmes peuvent, tout autant que les hommes, être des bourreaux ou des génocidaires, impliquées dans les systèmes concentrationnaires, voire dans la commission d’infractions sexuelles. Exercées contre des hommes ou d’autres femmes, parfois avec la même ampleur et la même cruauté, ces violences restent cependant minoritaires. Leurs mobiles et leurs éventuels particularismes doivent donc également être analysés.

Si elles peuvent être victimes et/ou auteures des violations graves des droits de l’Homme, les femmes peuvent enfin être actrices de la Justice transitionnelle. Elles sont parfois même perçues comme devant nécessairement jouer un rôle moteur en la matière. Si la recherche de la vérité, la mise en œuvre de la justice, l’octroi de réparations ou l’établissement de garanties de non-répétition ne sont naturellement pas l’apanage des hommes, la question de la spécificité du rôle des femmes mérite d’être posée. Sont-elles forcément militantes de la Paix, portées à la réconciliation et impliquées dans la reconstruction ? Portent-elles un regard différent sur la Justice transitionnelle et empruntent-elles des chemins particuliers pour y contribuer ? Surtout, leur apport leur permet-il de conquérir une place meilleure et plus égalitaire dans la société pacifiée et démocratisée ?

Au programme de l'Université d'été 2016

Durant l’université d’été, une journée était consacrée à chacune de ces trois thématiques, au cœur de la question des « Femmes et de la Justice transitionnelle » : Les femmes, victimes de violence ; Les femmes, auteures de violence ; Les femmes, actrices de la Justice transitionnelle. 

Les participants ont ainsi pu saisir leur sens, leur portée et leurs enjeux.

Les mises en situation permettaient de mieux en appréhender les contours, qui ont constitué le fil rouge de l’université d’été.

Au regard des spécificités de la Justice transitionnelle, les organisateurs avaient choisi d’associer aux universitaires des praticiens (avocat, magistrat et médecin), mais aussi d’entrecroiser les disciplines en mêlant au Droit, la science politique, l’histoire et les questions de psychiatrie et de psychologie. L’objectif de cette démarche étant d’offrir aux étudiants l’opportunité de rencontrer des acteurs à même de leur apporter des regards complémentaires et de partager avec eux des expériences variées.

Les soirées étaient l’occasion de poursuivre ces échanges autour de la projection de films et de documentaires et de débats, à travers le festival du film documentaire et le forum public de Baigorri consacrés à « La guerre des femmes »