En 1963, Hannah Arendt, dans son ouvrage Eichmann à Jérusalem, un nouveau concept philosophique de la « banalité du mal ». Malgré les vives polémiques qu’il a suscitées, ce concept constitue un utile rappel : les génocidaires se construisent comme tels dans une société. Des études philosophiques, psychologiques, sociologiques ainsi qu’historiques ont été publiées sur cette question et des chercheurs travaillent toujours sur cette question paradoxale de la transformation d’individus souvent ordinaires en génocidaires, con-tinuant souvent à vivre une vie ordinaire en parallèle de leurs agissements. Si leurs parcours individuels contribuent à l’expliquer, des facteurs idéologiques et sociaux contribuent à ce phénomène. Il s’agit en effet de construire une culture de haine et de transgression des frontières habituelles du recours à la violence et à la cruauté. La construction des génocidaires sera ainsi au cœur de la quatrième séance du séminaire.
- Les intervenants
Nicolas Patin, Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Bordeaux Montaigne : Le génocide nazi. Histoire d’une radicalisation collective (1914-1945)
Richard Rechtman, Anthropologue et psychiatre, directeur d’études à l’EHESS : Les génocidaires, des individus ordinaires ?
- Animation et conclusion
Animation par Christian Ingrao, Directeur de recherche en histoire au CNRS, EHESS
Conclusion par le Pr. Fabrice Hourquebie, Directeur du CERCCLE