Autochtones et Écoles : réparer l’injustice ?

décembre
2022
Du 10/12/2022 18:00 au 13/12/2022 20:00

Participants

Plaidoyer
‣ Policy brief

‣ Dossier de presse

‣ Article de presse
Extrait du Mo News N°093


Extrait de Libération


Extrait de L'OBS

‣ Reportage vidéo
Extrait de Journal Guyane

Suite à une première mission réalisée par le Professeur Jean-Pierre Massias en Guyane à la fin du mois d’octobre, l’IFJD a été partenaire de deux événements organisés à Cayenne les 10 et 13 décembre 2022 : un ciné-débat et un séminaire. Ces deux temps forts, organisés à l’occasion de la sortie du livre d’Hélène Ferrarini Allons enfants de la Guyane, ont notamment eu pour objet de présenter le vécu des enfants autochtones au sein des Homes, ces pensionnats catholiques financés par l’État français dans lesquels ils ont subi violences culturelles et physiques, mais aussi de réfléchir à un mécanisme permettant de restaurer le vivre ensemble. La piste d’une Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a été explorée et discutée avec l’ensemble des parties prenantes et partenaires.

Retrouvez sur cette page :

Soirée Ciné-Débat à L’Eldorado 
Samedi 10 décembre, 18h-21h

Voyage en mémoires indiennes
Documentaire I 2004 I 94 minutes
Jo Béranger et Doris Buttignol
Sally est une jeune femme autochtone originaire de la réserve de Lower Post située à la lisière du Yukon. Très jeune, Sally a été enlevée à sa mère pour être placée dans une famille d’accueil très loin de sa communauté d’origine. Parvenue à l’âge adulte et devenue elle-même mère, elle reconstitue difficilement l’histoire de sa famille dont tous les membres ont été dispersés. Aujourd’hui, elle cherche à comprendre pourquoi et comment tout cela est arrivé. Du Yukon au sud de l’Alberta, la quête de Sally réveille le souvenir de plusieurs générations d’enfants autochtones enlevés en bas âge à leurs parents pour être placés de force dans des pensionnats.

La projection a été suivie d’une Table ronde avec Hélène Ferrarini, Kadi Johannes, Jean-Pierre Massias et Alexis Tiouka.

Cinéma L’Eldorado – 21 Place des palmistes, 97300 Cayenne

Séminaire « Autochtones et école : Réparer l’injustice ? » à l’Université de Guyane
Mardi 13 décembre 13h30-19h30

Un séminaire organisé sous le Haut Patronage du Grand Conseil Coutumier despeuples amériendiens et bushinengues.
Organisation : IFJD – Institut Louis Joinet, UNICEF France,  Université de Guyane
Partenariats : Akenaïtuna, COPAG, CPN, FOAG, JAG, L’Effet Morpho, ONAG

Programme du Séminaire « Autochtones et école : Réparer l'injustice ? »

La question scolaire depuis le début de la présence française sur le territoire guyanais sem-ble marquée par un paradoxe : alors que l’école républicaine a été et reste un instrument de promotion sociale et d’intégration dans la République, les populations autochtones ont souvent ressenti la scolarisation ou les conditions dans lesquelles celle-ci s’est opérée comme un mécanisme de discrimination et de négation de leur identité culturelle. Née à l’époque des homes indiens et encore réelle, après aujourd’hui cette perception négative – conséquence d’un certain nombre de réalités et de dysfonctionnements – subsiste encore au point d’incarner un risque pour le vivre-ensemble sur ce territoire.
Le but de ce séminaire était d’analyser les fondements de cette perception négative et de proposer des voies pour sa résolution.

Les ateliers de réflexion :

13h30 – Ouverture

14h – États des lieux

15h à 18h30 – Ateliers de réflexion

Ateliers 1 et 2 en parallèle

Atelier 1 - Homes Indiens et Commission vérité : réparer l’injustice ?

© Hélène Ferrarini

Animation par Jean-Pierre Massias, Professeur de droit public et Président de l’IFJD – Institut Louis Joinet

Face à la question des enfants autochtones qui furent placés dans des pensionnats, les exemples étrangers (Canada, Groenland, Suède, Norvège, Finlande Australie et États-Unis) montrent que la Justice transitionnelle peut être un instrument de réparation des dommages subis mais aussi de pacification sociale et de renforcement du vivre-ensemble. Cette pacification se construit par l’action d’une commission vérité qui – hors de toute condamnation – écoute les victimes et reconnaît leurs souffrances. L’objectif des commissions est d’assurer la coexistence de trois vérités : la vérité objective (obtenue par les contributions des analyses historiques et le travail sur les archives), la vérité ressentie (exprimée par l’ensemble des personnes impliquées dans l’histoire des homes et qui témoigne d’un ressenti et d’un traumatisme parfois subjectif) et la vérité dialogique (née du dialogue entre tous et qui permet une coexistence des ressentis et un vivre-ensemble respectueux).
Le but de cet atelier était de montrer comment une commission vérité peut – et à quelles conditions – longtemps après les faits, contribuer à la réduction des traumatismes dont les effets peuvent être ressentis à l’époque contemporaine.

Les expert(e)s invité(e)s : 
Leslie Cloud, Juriste spécialisée en droit des peuples autochtones et du droit d’asile, membre du réseau JUSTIP ;

Ghislain Otis, Professeur de droit spécialiste du droit des autochtones, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la diversité juridique et les peuples autochtones ;
Catherine Savard, Juriste à la Cour Suprême du Canada et auprès de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) ;
Niki Siampakou, Docteure en droit et chargée de projet Recherche et Formation à l’IFJD – Institut Louis Joinet.

Atelier 2 - 2022, quelles réalités pour les enfants aujourd’hui ?

© Hélène Ferrarini

Animation par David Chenu, UNICEF France

L’accès à l’éducation en Guyane, d’après le rapport de l’UNICEF France (2021), se démar-que péjorativement des données nationales par un écart conséquent des taux de scolarisation (exemple : 96% des 15-17ans, et 53% des 18-24ans, sont scolarisés au niveau national, 86% des 15-17ans, et 53% des 18-24 ans, en Guyane). Si les enfants des villages des terres intérieures sont davantage touchés par ce phénomène, ils font également face à des réalités spécifiques dues à l’éloignement de l’école de leurs lieux de vie. L’absence de collèges et de lycées de proximité oblige les enfants à quitter leur famille et leur village dès l’âge de 10-11 ans, pour plusieurs mois et durant de nombreuses années.
Le Grand Conseil Coutumier a décidé de questionner les conditions de vie des enfants sur le littoral, la perte de repères et de lien qui en découle et le mal-être de la jeunesse autochtone aujourd’hui.

18h30 – Restitution des travaux et Clôture

Construire le vivre ensemble de demain

Animation par Florence Faberon, Professeure de droit à l’Université de Guyane, MINEA

Galerie

Replay – Reportage vidéo

Qu’est-ce qu’une Commission Vérité et Réconciliation ? Pourquoi une Commission Vérité et Réconciliation en Guyane ?
Jean-Pierre Massias, Président de l’IFJD et Professeur de droit public à l’UPPA

Galerie photos