« Nous sommes tous en faveur des victimes »

Volume 102
45 €
19 octobre 2021
Delphine Lecombe
978-2-37032-037-7

En Colombie, un conflit armé oppose depuis plusieurs décennies l’État, les guérillas des FARC et de l’ELN et les groupes paramilitaires. Fin 2002, ces derniers annoncent leur volonté de négocier leur démobilisation avec le président de la République Alvaro Uribe Vélez nouvellement élu. Dès lors, l’expression justice transitionnelle et les dispositifs mis en place par exemple en Afrique du Sud ou au Pérou (commissions de vérité, proclamation des droits des victimes à la vérité, à la justice et à des réparations,…) sont diffusés en Colombie dans un pays qui ne connaît pourtant ni transition politique, ni transition de la guerre à la paix, puisque les guérillas restent en armes. Comment expliquer la diffusion de la justice transitionnelle dans un contexte a priori aussi improbable que la Colombie ?
Dans une démarche de sociologie politique basée sur une enquête ethnographique réalisée auprès de membres d’ONG de défense des droits de l’homme et de la paix, de membres du gouvernement colombien et d’agences et d’organisations internationales, ce livre montre que la justice transitionnelle fonctionne comme un consensus ambigu qui donne lieu à des luttes d’appropriations par des acteurs nationaux et internationaux revendiquant des formes de justice concurrentes, voire contradictoires. En s’intéressant tant aux mobilisations d’acteurs de la société civile colombienne et de la communauté internationale qu’au processus d’institutionnalisation étatique de la justice transitionnelle, le livre explore les effets de sa diffusion sur la politique de sortie de conflit colombienne et sur les trajectoires des acteurs et des groupes d’acteurs qui la portent.

Delphine Lecombe. Docteure en science politique de Sciences Po Paris, Delphine Lecombe est associée au Centre d’études et de recherches internationales (CERI).

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