Cet ouvrage rend compte de la crise de 1989 en Mauritanie, de ses ressorts lointains et complexes, et du processus inabouti de sortie négociée d’un conflit longtemps recouvert du voile du déni et du silence. Il se propose, au-delà d’une simple histoire événementielle, de considérer les raisons du basculement de la société mauritanienne dans la violence extrême, la signification dont cette violence et son exacerbation était porteuse et la « politique de réconciliation » initiée et poursuivie par les gouvernements successifs après la chute du président Ould Taya en août 2005. Ce travail, qui est donc une écriture de l’histoire du passé violent et de ses voies d’« extrication » en Mauritanie, a supposé de répondre à deux impératifs : premièrement, comprendre le sens des événements, le comment et le pourquoi. Autrement dit, travailler, tout en les interrogeant, à la restitution objective des faits. Deuxièmement, évoquer ce qu’a été la politique de l’État mauritanien pour faire face à son histoire problématique, faite de tensions ethniques et sociales, et trouver une issue à la crise.
Sidi N’Diaye, Docteur en Science politique et chercheur associé à l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP/CNRS).
Sidi N’DIAYE mène actuellement des recherches postdoctorales, financées par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, sur les meurtres de voisins Tutsis au Rwanda (1994) et Juifs en Pologne (Deuxième Guerre mondiale.