Voie de recours de principe ouverte aux justiciables, dans tout système juridique, pour contester une décision de justice, l’appel est aujourd’hui à la croisée des chemins.
Dans le contentieux de l’Administration, la fonction de juge d’appel a pour originalité de n’avoir été attribuée que très tardivement à des juridictions spécifiquement chargées de cette tâche, les cours administratives d’appel, et dont on a fêté il y a peu le trentième anniversaire. Certaines de ses caractéristiques peuvent ainsi être recherchées entre le modèle que constitue classiquement l’appel civil et celui hérité du rôle historique du Conseil d’État comme juge de dernier ressort.
Mais c’est précisément dans cette même période que le pouvoir réglementaire a, par une série de décrets de mai 2017, modifié le régime de l’appel en matière civile, dans le prolongement de la réforme, plus profonde, de 2011. C’est tout autant l’accès au juge d’appel que son office qui se trouvent bousculés.
Ces textes annoncent d’autres réformes : dans quelles directions iront-elles ? Concerneront-elles aussi l’ordre juridictionnel administratif ? Seront-elles anticipées, accompagnées ou nuancées par les jurisprudences des juridictions civiles et administratives ? Ces dernières s’inspireront-elles des nouvelles orientations de l’appel civil ? Autant de questions qu’il est apparu utile de poser lors de cette journée d’études et de soumettre aux regards croisés de civilistes et de publicistes.
Actes de la journée d’études organisée le 5 octobre 2018 par l’IRJI François-Rabelais (EA 7496) de l’Université de Tours